Nadia Pasquer

7 septembre au 7 novembre 2013

Présentée pour la première fois à la galerie de Toucy, l’œuvre de Nadia Pasquer occupe une place unique sur la scène de la céramique contemporaine.
Après avoir suivi des études d’art plastique puis enseigné le dessin à Paris, Nadia Pasquer choisit en 1974 de se consacrer à la céramique en réalisant tout d’abord des sculptures en grès inspirées de la nature. A partir de 1990, son travail et ses préoccupations se déplacent vers la terre cuite enfumée et les formes abstraites dont la maîtrise et la spécificité feront sa renommée.
Exposées sur les grandes places de l’art contemporain que sont en particulier New York, Miami et Bâle, les œuvres de Nadia Pasquer bénéficient aujourd’hui d’une reconnaissance internationale

La technique de l’enfumage remonte à la plus haute Antiquité, de l’Egypte au Japon. Les poteries, polies avec soin, sont cuites en atmosphère réduite, sans apport d’oxygène extérieur. Chez Nadia Pasquer, le jeu combiné de ces cuissons, des engobes plus ou moins épais et colorés, et du lent travail de polissage, lui permet de décliner à l’infini les effets mats, satinés ou brillants, dans une gamme de tons chauds allant du blanc au noir le plus profond. Les volumes de terre modelée sont le résultat d’une déclinaison intuitive des cinq corps platoniciens – les « solides parfaits ». Sans base ni sens, ils sont posés sur un point d’équilibre portant en eux leur centre et leur mouvement.
Chaque objet est unique. L’ensemble forme une unité. Polis, gravés, perforés pour y inscrire une cartographie céleste, les éléments sculptés sont nommés par l’artiste « polyèdres étoilés » car pour elle, citant Gaston Bachelard dans « La terre et les rêveries de la volonté», ces deux mots contiennent “ la synthèse des images de la terre profonde et les images du ciel étoilé ; étonnante synthèse de la rêverie constellante et de la rêverie cristalline”.
Enfumés, les volumes sont d’un noir brillant à la fois capteur et émetteur de lumière – objets supports de contemplation. Laissés dans leur blancheur, ils dessinent l’ombre et la lumière en contraste doux ou extrême