Hommage à Stéphanie Durand
Exposition du 8 juin au 4 juillet 2013
La Galerie de l’Ancienne Poste rend hommage à la céramiste Stéphanie Durand, décédée le 18 janvier 2012 à 36 ans : la dernière exposition de Stéphanie Durand eut lieu à la Galerie en 2011 en compagnie de Jean-Nicolas Gérard et la galerie a souhaité faire découvrir ou redécouvrir ce travail très personnel, en liaison avec la Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit (Drôme) où l’artiste s’était formée aux métiers de la céramique avant d’y revenir plus tard pour transmettre à son tour son savoir.
Un catalogue a été édité pour laisser une empreinte à cet hommage et rassembler les visuels de pièces remarquables de Stéphanie Durand dont certaines figurent dans des collections particulières et d’autres sélectionnées dans son atelier après sa disparition. L’ouvrage est disponible à la galerie ou en vente par correspondance.
Les pièces de Stéphanie Durand faites de terre brute fortement chamottée, rugueuse, évoquent de très vieilles civilisations, préhistoriques, japonaises, africaines, primitives ou plutôt intemporelles, mais en même temps, ces pièces, formées au tour, sont ensuite reprises, déformées, repoussées de l’intérieur par la main de l’artiste de manière à faire surgir de la terre un décor extérieur, quasi naturel, de craquelures, de fissures organisées en stries ou en côtes, en bourrelets parallèles, transversaux ou obliques, au gré de l’inspiration.
La modernité formelle se superpose ici au primitivisme initial et s’avère parfois fort proche de la sculpture contemporaine la plus libre.[…] Il y a là une richesse de vitalité, une force de conviction et de réalisation, une poésie de l’intemporel, de l’infini, mais aussi du détail organique plus précis qui s’imposent au premier coup d’oeil. Mais par delà, il y a aussi, s’exprimant progressivement par l’apparition discrète dans son oeuvre de légers liserés d’émail brillant placés à l’ouverture de ses vases – émail plus largement épandu par la suite sur les faces internes de ses conques – la présence, allusive d’abord, puis sans cesse croissante de la sève nourricière, du fluide vital, et, du même coup l’évocation du mystère de la vie et de sa fragilité. « Niché dans cette enveloppe brute, écrit-elle, palpite un émail qui semble une réserve de la vie. Comme si, malgré le temps, la vie était toujours là, immuable. » Cette vie qui lui aura trop tôt manqué.
Jean-François Juilliard
Professeur des Universités. In catalogue « Stéphanie Durand, une vie », février 2013