Jussi Ojala

Stumps

29 juin – 5 septembre 2019

jussi Ojala - céramique contemporaine - grès contemporain - grès émaillé - galerie céramique - exposition céramique d'art - céramique en suède - céramique suédoise contemporaine

Jussi OJALA, de gauche à droite, left to right, Stump December 1, h. 20 x 22 cm, Stump November 3, h. 20 x 23 cm, Stump November 2, h.19 x 23 cm, 2018, grès émaillé, Photo Marie Beckman

Considéré comme l’un des céramistes les plus expérimentés de Suède, Jussi Ojala (né en 1956) s’est fait connaître en Europe avec ses sculptures « Stumps » aux émaux somptueux et  bouillonnants, toujours en dialogue avec la nature et la matière. La Galerie de l’Ancienne Poste présente sa première exposition en France : 27 oeuvres inédites qui témoignent d’une démarche artistique maîtrisée.

Afin de pousser toujours plus loin les limites du matériau, Jussi Ojala expérimente un registre restreint de formes. Ainsi les Stumps ont-ils été réalisés de 2004 à 2013, puis repris en 2017, avec un « nouveau regard », comme le précise l’artiste. À propos de cette pratique quasi-obsessionnelle, il est surprenant de l’entendre dire qu’il s’est intéressé à la céramique presque par hasard. « Après avoir travaillé dans l’industrie métallurgique puis avoir décidé de tout quitter, j’ai été conquis par la douceur de l’argile. Je suis autodidacte et j’ai commencé par être assistant tout en étant, à mes débuts, influencé par les maîtres de la céramique chinoise ou japonaise. Aujourd’hui encore, je regarde très peu la scène contemporaine, mis à part Claudi Casanovas que j’aime bien, pour mener mon propre voyage. » […]
Jussi Ojala aime que les différentes saisons transforment les couleurs et soulignent les réminiscences du passage du temps. Il le retranscrit par cette ambivalence de solides « socles » dont les coulures ou les craquelures du grès attestent d’un mouvement, comme s’il voulait imprimer le souvenir de ses pas sur les feuilles ou le bruit du vent. Pour développer ce sujet unique et infini, il rejoue son processus au fil d’un temps long et lent. « Mais quand une pièce est achevée, conclut-il, j’aime qu’elle apparaisse comme si elle venait d’émerger de la matière-même. »

Marie Maertens
Critique d’art et curateur
« Jussi Ojala, l’art et la matière », extraits, Connaissance des Arts N° 783, juillet-août 2019.