Pálma Babos
VIBRATIONS OF THE CITY
21 mai – 30 juin 2022
Vernissage le samedi 21 mai à partir de 18h en présence de l’artiste
La Galerie de l’Ancienne Poste est heureuse de présenter la première exposition personnelle en France de l’artiste céramiste hongroise Pálma Babos, lauréate de plusieurs prix internationaux en céramique et design industriel pour ses structures de gratte-ciel en porcelaine blanche, symboles d’un monde autodestructeur.
Pálma Babos, des équilibres
La réalité s’apparente parfois à de la science-fiction. « L’époque dans laquelle nous vivons m’inspire. L’art est une sorte de miroir », confie Pálma Babos (née en 1961, et membre de l’Académie internationale de céramique). Ses édifices de porcelaine, aux lignes futuristes, décrivent un monde fragile, crépusculaire, voué à disparaître. L’artiste hongroise fixe un moment. Celui d’une bascule. Ses gratte-ciel fantomatiques – qui composent une large part de l’exposition présentée à la galerie de l’Ancienne Poste – ne sont jamais totalement verticaux. Jamais à terre non plus. Mais fixés dans le temps de leur effondrement. Comment ne pas penser, devant certaines pièces fonctionnant en duo, à l’attaque des Twin Towers, à New York, le 11 septembre 2001 ?
L’architecture, chez Pálma Babos, se fait organique. Les édifices penchent, se courbent, s’inclinent, se tordent, se déforment. Avant la ruine. L’artiste sculpte le chaos. Mais paradoxalement, ses œuvres dégagent une impression de sérénité, comme si la violence sous-jacente se trouvait apaisée par la sensualité de la matière, le calme de la surface, ce blanc immaculé qui, par les jeux d’ombre et de lumière, se teinte de gris.
Par leur caractère fantasmagorique, ses édifices évoquent à certains égards ceux des tableaux urbains, aux effets floutés, du peintre Philippe Cognée, et l’asymétrie des compositions rappelle les lignes déstructurées de l’architecte Frank Gehry. Mais c’est à la poésie que Pálma Babos préfère se référer. « Je pourrais comparer mon processus de création à l’écriture d’un sonnet, contrôlé par des règles et une discipline strictes », dit-elle. À la croisée de la sculpture et du design – l’artiste produit aussi des œuvres murales, dont certaines sont exposées à Toucy -, chaque œuvre résulte de l’assemblage complexe d’une multitude de tablettes d’argile. Délicatement, étage après étage, l’édifice s’élève, grandit. Avant que la cuisson ne le fige, à l’extrême limite de son point d’équilibre.
Guillaume Morel
Journaliste & critique d’art
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