Ursula Morley-Price
Œuvres récentes
Exposition du 8 novembre 2014 au 8 janvier 2015
Evènement très attendu de l’année 2014, la deuxième exposition personnelle d’Ursula Morley-Price à la Galerie de l’Ancienne Poste dévoile une douzaine de nouvelles sculptures de l’artiste britannique installée en France depuis les années 70.
Ursula Morley-Price développe ici son expression formelle issue en particulier de la Large Twist Form qui fit sensation l’an dernier au musée d’Art moderne de Troyes et figure aujourd’hui dans les collections du musée. Animées par ce mouvement à double révolution, les œuvres témoignent une nouvelle fois de l’immense talent d’une artiste rare.
La beauté des pièces d’Ursula Morley-Price naît de ce trouble-même : d’une part de l’organisation très rigoureuse et structurée de sa démarche, de son savoir-faire avec la terre ; d’autre part de sa façon de leur insuffler, peut-être à son insu, un souffle de vie qui – aux yeux du regardeur – semble faire palpiter la peau apparemment fragile de ces «choses » figées dans une attitude prête à décoller ou empreinte d’un désir d’envol. Sa corolle semble s’être ouverte en accéléré comme dans un documentaire.
La traduction en grès de cette envolée, sera longue. Il lui faudra toute une vie pour atteindre à la virtuosité des formes de ses débuts en leur ajoutant ce mouvement giratoire qui va les propulser telle une hélice, et donner la sensation de se déployer et de se balancer dans le vent ! La terre obtenue entre ses mains est si fine qu’elle en est presque transparente comme la texture du lin ou du papier de cigarette. […] À partir d’un creux (car l’intérieur central de chaque pièce demeure bien un creux, toujours présent), elle construit son armature en accrochant à ses bords, une succession d’ailettes fines qu’elle monte en les étirant vers l’extérieur. Elle invente le plein à partir d’un vide. Elle édifie patiemment son « squelette » en y ajoutant petits bouts de colombins après petits bouts de colombins, telle une pièce montée. Son modelage résulte bien d’une forte volonté d’architecture. […] L’imagination galope. Une œuvre d’Ursula nous parle en réalité comme le corps vivant qu’il est.
Elisabeth Védrenne
Critique d’art
Extrait du catalogue de l’exposition rétrospective « Ursula Morley-Price »au musée d’Art moderne de Troyes, 2013.