Matthew Blakely
Ceramic Landscapes
Du 28 mars au 7 mai 2015
Né en Grande–Bretagne, Matthew Blakely a émigré en Australie en 1988 où il suit des études de céramique et obtient la médaille de l’Ecole nationale d’Art de Sydney. Il se fait rapidement connaître pour son travail sur porcelaine aux riches glaçures de bleu-vert céladon qui n’est pas sans évoquer la pureté fraîche et vive de la mer en Australie. En 2002, il retourne au Royaume-Uni et crée un nouvel atelier où il construit trois fours dont un four à bois où il réalise toutes ses pièces. Progressivement, son travail représente le développement personnel d’une compréhension et d’un lien étroit avec les paysages de la Grande-Bretagne. Matthew Blakely conçoit en effet ses propres œuvres à partir de roches, terres et cendres recueillis dans différentes régions anglaises. A cet égard, sa démarche peut s’apparenter à celle de Daniel de Montmollin en France.
Le travail de Matthew Blakely a obtenu en 2011 une récompense du prestigieux « Arts Council England » à Londres. La Galerie de l’Ancienne Poste lui consacre sa première exposition personnelle en France.
Sous le chapiteau de la céramique, Matthew Blakely nous offre un impressionnant spectacle de dressage. On peut imaginer ce qu’il lui a fallu de patients exercices d’approche pour soumettre ces remuantes bêtes sauvages. Car il n’est pas entré impunément dans la cage aux tigres. Il nous dit d’ailleurs s’être fait la main sur la porcelaine, ce mélange d’un sédiment, le kaolin, et de deux minéraux, la silice et le feldspath, d’origine naturelle bien sûr, mais soigneusement sélectionnés et apprivoisés de longue date. Peu à peu, cette manière de faire ne lui suffisait plus. Un désir de travailler des matériaux à l’état brut naissait en lui. Alors, avec ses armes de fouisseur, il s’en est allé patrouiller en long et en large son pays pour y débusquer les bêtes qui n’avaient jamais eu les honneurs du prestigieux chapiteau. Mais ce défi ne comblait pas encore sa créativité. Il lui ajouta la fournaise du feu de bois, ce monstre affamé, si difficile à nourrir pour en maîtriser l’énergie. Matthew Blakely est ainsi possédé par le goût de ce risque qui suppose l’immersion dans la nature. C’est pourquoi ses œuvres sont autant de pavés dans la mare d’une créativité en crise. L’homme d’aujourd’hui est un apatride. Pour le salut de sa propre vie, il ne peut faire l’économie de cette nature dont il est partie intégrante. Aussi lui appartient-il de rétablir son alliance avec elle.
Daniel de Montmollin, frère de Taizé